Le travail académique offre des libertés intellectuelles sans commune mesure, certes, mais s’adjoint d’une pluralité de contraintes qui empêchent parfois de penser en dehors de la boîte. Avec nos tiers-lieux pédago-numériques (TLPN), nous sortons des murs de l’institution et nous nous donnons d’autres contraintes, pour inviter à une créativité renouvelée dans les réflexions sur le développement humain (p.ex. éducation et formation) à l’ère de la numérisation.
Le TLPN #4 a été pensé par Ania Tadlaoui-Brahmi et Mathieu Payn, autour de l’ouvrage “A Cyborg Manifesto. Science, Technology, and Socialist Feminism” (Haraway, 1985). Après une explicitation fort stimulante de la pensée de Haraway, les échanges furent riches.
Ce que j’en garde :
- La figure du cyborg doit urgemment transcender l’image du policier-robot, pour devenir un champ des possibles qui s’ouvre à toutes et tous dans nos rapports aux techniques, y compris numériques.
- Les techniques renforcent souvent les tensions dichotomiques réductrices de la complexité des individus (femme ou homme, geek ou non geek… fracture numérique ou non), qui mériteraient plutôt un peu de nuance que la figure du cyborg rappelle, car protéiforme, dans un continuum de techniques plurielles.
- Pour l’éducation et la formation, émerge la question des représentations imposées aux élèves par les choix d’infrastructures techniques. La pluralité des cyborgs envisagables, voire souhaités par les élèves, ne se réduit-elle pas dans l’adjonction de techniques numériques standardisées ? Ainsi, quelles variations de ces potentiels décide-t-on de favoriser ?
Haraway, D. (1985). A Cyborg Manifesto. Science, Technology, And Socialist Feminism. https://archive.org/details/1985.-haraway-a-cyborg-manifesto.-science-technology-and-socialist-feminism/mode/2up
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