Le changement de logiciel est une opération difficile qui demande une préparation tout autant conséquente que l’organisation qui l’opère occupe d’employé.es.
On sait d’expérience personnelle comment le changement d’éléments d’interface, l’ajout ou suppression de fonctionnalités d’un logiciel peut provoquer la panique ou l’ire, baisser la productivité voire perdre des données et de la valeur. Alors comment cela se passe dans les secteurs de l’éducation et de la recherche, pour des organisations telles que la HEP¦PH Fribourg?
L’ouvrage conséquent sur les collectivités comme plateformes numériques ouvertes (Lathrop & Ruma, 2010) pointe sur une ressource en ligne qui liste en Europe les migrations réussies vers des logiciels libres et standards ouverts (SOLL, ou FLOSS en anglais pour Free/Libre Open Source Software). Cette liste n’a plus été mise à jour depuis 3 ans. On y retrouve cependant de nombreux projets accomplis de migration dans le domaine éducatif :

Les projets diffèrent en taille, fonctionnalités, logiciels et fournisseurs de service. Le point commun reste l’attention portée aux valeurs de ces institutions publiques comme la souveraineté, l’accessibilité et la protection de la vie privée de leurs utilisateurices.
Depuis une décennie environ, les systèmes d’information (SI) des organisations (privées et publiques, tous secteurs confondus) ne se trouvent plus seulement dans leurs locaux et sur leurs machines. Les SI sont externalisés auprès de spécialistes de l’hébergement de logiciels, plateformes et infrastructures, services auxquels on accède par une connexion internet. C’est l’informatique en nuage (le cloud). L’apparition de ces services avive les enjeux éthiques à propos des données et informations traitées et stockées chez des prestataires externes. Cela renforce les SOLL comme technologie pérenne et respectueuse des valeurs humanistes du continent européen. Ainsi des acteurs européens de cloud listent les projets réussis d’implémentation de cloud open source dans l’éducation. L’activité de recherche n’est pas en reste, avec quelques 11 migrations menées par des institutions prestigieuses telles que l’institut Max Planck, l’Université de Grenoble et l’Université Technique de Berlin.
Ces listes rendent compte de la faisabilité d’implémenter un SI qui réponde aux besoins des membres et activités d’une organisation active dans le secteur de l’éducation et de la recherche. La dimension Libre/Open Source de ces SI répond à un besoin stipulé dans les statuts et cadres légaux des institutions ; ce n’est pas une fin en soi. Pour les plus curieux et curieuses, des informations plus détaillées sur l’organisation et la technique sont accessibles, comme ici ce retour d’expérience du gestionnaire SI de la TU Berlin et ses 70’000 utilisateurices.
Bibliographie
Lathrop, D., & Ruma, L. (Éds.). (2010). Open government : Collaboration, transparency, and participation in practice (1st ed). O’Reilly.
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