Fin novembre 2022, le CRE/ATE a été invité lors des 10 ans du service API du CERAS. Les organisateurs souhaitaient prendre un peu de recul sur les questions articulant l’éducation numérique et les besoins éducatifs particuliers.
Le travail bottom-up que mène API depuis une décennie vise la réduction des barrières à l’apprentissage à l’aide de technologies numériques. Ils thésaurisent sur les bénéfices potentiels du déploiement d’outils numériques sur les capacités à agir, à apprendre, à participer… Toutefois, leur pertinence est ailleurs : avoir pensé une procédure de déploiement des technologies d’aide, fédérant les différent·e·s acteurices, pour identifier les besoins et un projet pédagogique, avant la sélection de machines et logiciels d’aide.
Ils effectuent aussi un travail de veille des outils, avec une classification par besoins comblés notamment. Et dans cet exercice de veille, les besoins identifiés qui ne trouvent pas de réponse technique émergent. Il y avait la nécessité de concevoir et développer un outil.
Comme illustration, leur dernière production : https://dico.apiceras.ch/
Outils pensés non seulement pour les usages des élèves présentant des difficultés orthographiques, mais aussi pour des usages pédagogiques où la “quantité” d’aide à l’écriture est modulable.
Tout ce savoir d’expérience bien formalisé représente une belle opportunité. La recherche académique devient alors un partenaire clé pour documenter les intérêts et écueils de leurs dispositifs avant d’envisager une généralisation de l’offre.
Lors de cet événement d’anniversaire, concernant l’articulation entre élèves à besoins particuliers et technologies numériques, les échanges ont permis de renverser les concepts : les technologies numériques pour apprendre –> la culture numérique à apprendre. Quid des élèves présentant une déficience intellectuelle ou une dyslexie sévère ? Quelle citoyenneté numérique l’école actuelle leur promet-elle ?
A en voir les stratégies numériques et plans d’action des autorités (CDIP, 2018 ; CIIP, 2018), les élèves présentant des besoins éducatifs particuliers sont les grands oubliés de l’éducation numérique. Le chantier commence, les débats seront vifs.
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