Ces paroles sont celles d’un écolier turc de 8 ans. Elles ont été recueillies dans le cadre d’une enquête sur la cybersécurité des outils numériques déployés au niveau mondial par les écoles suite aux mesures sanitaires de 2020. Aperçu d’un pavé dans la mare.
L’organisation non gouvernementale Human Right Watch a mandaté l’une de ses chercheuses, Hye Jung Han, pour explorer la dimension sécuritaire des solutions (applications et sites internet) mises en main des élèves à travers le monde durant l’enseignement à distance.
Voici en vrac quelques résultats de cette étude publique:
- des 164 outils d’éducation numérique («apps» et sites internet) analysés, 146 (89%) d’entre eux bafouent les droits de l’enfant.
- les données personnelles des élèves sont envoyées à 196 régies publicitaires.
- la surveillance capitaliste (Zuboff, 2019) s’étend hors des classes et au-delà des temps d’apprentissage en récoltant des données sur la famille, les amis et leur équipement numérique.
Aucune information n’est collectée spécifiquement concernant le paysage éducationnel suisse. Notons toutefois la liste des autorisations découvertes par la chercheuse concernant Microsoft Teams, la solution pédagogique dominante dans les écoles suisses romandes : localisation précise (GPS, heure de la localisation actuelle, dernière localisation connue, SSID Wi-Fi), localisation approximative, informations sur les contacts (contacts, photo des contacts), journal des appels, appareil photo, microphone. Vous (parent, élève, enseignant·e) voudriez savoir si ces autorisations sont faites en Suisse? Moi aussi…
Cela aurait-il pu être évité? Une piste consiste à écouter les experts (reconnus, pas autoproclamés). En Suisse, nous avons la chance d’avoir la Prof. Solange Ghernaouti, respectée par nombres de praticiens suisses et à travers le monde. Quand une telle personne refuse de passer son enseignement sur les outils définis par le décanat ou l’université, cela devrait nous mettre la puce à l’oreille. Ne se limitant pas aux seuls systèmes d’information des banques et grandes institutions, la Prof. Ghernaouti avait fourni en 2019 déjà une réflexion exhaustive sur la cybersécurité de nos enfants.
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